Un dossier qui permet de connaitre les différentes règles pour la prise de son, en studio ou sur scène.
Rédacteur : Leinad
Introduction
Dossier réalisé par Leinad et Dimitri Fabien.
Cet article n’a pas vocation à assener des vérités toutes faites, mais de parler de la prise de son en général, et d’apporter son expérience.
Tout d’abord, nous allons faire le distinguo entre matériel et technique.
Pour le matériel, celui ci pourra être évoqué, mais nous parlons ici plus de technique. D’une manière générale, que ce soit sur scène ou en studio, les principes de base sont les mêmes.
Nous allons faire passer un signal dans une console pour le faire ressortir dans un système d’amplification ou d’enregistrement. le chemin de ce signal peut être défini comme ceci: le son est capté par un micro puis envoyé dans la tranche d’une console qui passe par les pré-amplis, les effets éventuels, pour repartir dans le système d’amplification.
Essayons d’aborder deux éléments importants: la captation du signal et les effets.
Capatation du signal
Pour capter le signal, nous avons deux cas :
- Le signal acoustique (voix, cuivres, piano, etc…),
- Le signal électrique: (guitare, basse, synthés, etc…).
Pour capter un signal acoustique, nous allons passer par des micros :
- Soit un micro dynamique (shure sm57, sm58 par exemple),
- Soit par un micro électrostatique.
Pour ces derniers, ils apportent plus de finesse au son, mais sont plus fragiles et nécessitent une alimentation « phantom » (entre 9 et 48 volts). Ces alimentations, nous les trouvons sur pratiquement toutes les consoles (table de mixage), ou dans les boites de direct (les D.I., prononcez di-aïe), ou dans certains pré-amplis, comme le Tube Ultragain de Berhinger.
Pour capter un signal électrique, du style synthé, nous allons souvent utiliser les D.I qui permettent d’adapter le gain à l’entrée de la console. En ce qui concerne notre instrument préféré, la guitare électrique ou la basse, celle ci peut passer dans un ampli ou directement dans un rack d’effets avec simulateur d’ampli envoyé dans la console (en passant par cette fameuse D.I.). Quand on passe par l’ampli, on peut envoyer le signal de l’ampli via la sortie ligne, parfois par la sortie de la boucle d’effet (le Send), ou passer par la capture du son des H.P. à l’aide d’un micro (un SM57 est tout indiqué).
Pour ma part, je préconise les deux solutions en même temps avec un mélange des deux à la console.
Pour le micro, j’aime placer celui ci à 20 cm du HP, vers le milieu du rayon du HP (pas au centre du HP ni au bord), avec un angle de 45°. En sortant directement de l’ampli (en vérité du pré-ampli) vous n’avez pas de bruits parasites, mais vous perdez le grain de l’ampli et des HP, en captant les HP c’est l’inverse.
Ensuite le signal va être envoyé à la console, sur une tranche. Pour les consoles, il y a deux types :
- Les numériques,
- Les analogiques.
Certains sont inconditionnels des analogiques, pour ma part, je travaille avec une numérique Yamaha 01v en groupe, et une numérique Yamaha DM1000 dans l’espace culturel ou j’officie comme sondier (le terme sondier me va bien, c’est technicien du son, plutôt qu’ingénieur du son, titre pour lequel je n’ai pas la qualification ni la prétention).J’utilise aussi une petite Phonic Hélix, Firewire pour enregistrer à la maison.
Toutes ces consoles possèdent des alims phantom pour les micro électrostatiques. Le signal arrive donc dans la console, et nous avons un bouton de gain et un potentiomètre de volume.
Le gain va permettre d’adapter le signal à la tranche :
- Trop élevé nous avons de la distorsion,
- Trop faible nous aurons de la peine a obtenir un son propre, et peu de marge pour le volume.
Bien souvent aussi, nous aurons un bouton pour baisser le signal (-20), car nous avons deux types de signal :
- Le signal ‘micro’ assez faible,
- Le signal ‘ligne’ beaucoup plus puissant.
En jouant donc avec le -20 et le gain, nous pouvons adapter la force du signal à la tranche. Ensuite ce signal passera par une équalisation, et dans le cas de consoles numériques, par un Gate (porte de bruit qui n’ouvre la tranche qu’a partir d’un certain niveau afin de ne pas avoir de bruits parasites quand l’instrument ne joue pas) et d’une compression qui va permettre de niveler le signal en l’augmentant dans les parties faibles et le diminuant dans les Forte. »A utiliser avec délicatesse. »
Ensuite ce signal pourra être routé vers des auxiliaires, deux types d’auxiliaires :
- Les retours de scène,
- Les effets.
Et là, une maxime à garder toujours en tête: trop d’effet tue l’effet. Pour les retours, nous allons passer soit en post production, soit en pré.
En post production, le signal est envoyé au retour brut, sans correction (sauf l’EQ) ni effet.
En pré, il sera envoyé avec tous les effets et volume, ce qui fait que quand vous baissez le volume à la tranche, vous le baissez au retour. en principe, le signal est envoyé en post.
Les effets
Généralités
Abordons maintenant les effets. Il y en a de toute sorte, beaucoup de consoles ont des effets embarqués: »reverbe hall, room, phaser, flanger, chorus, delay, etc, etc… » Beaucoup sont inutiles, et je dirais même pratiquement tous.
Dans la plus part des cas, une reverbe hall bien réglée, à 30 % convient dans la majorité des cas, pour les voix et les instruments acoustiques.
Pour les instruments électriques, les effets sont déjà choisi en amont. Pour une batterie, par exemple un poil léger de reverbe sur la caisse claire, de la compression sur la grosse caisse et c’est tout.
L’équalisation (EQ)
L’équalisation est un point très important de la chaine du son. c’est celui qui va permettre à chaque instrument ou voix d’être magnifiée, précise. Une mauvaise EQ peut saborder la guitare, la voix du chanteur.
Une bonne EQ mettra en valeur chaque élément. Il convient de distinguer deux type d’équalisation:
- L’EQ graphique,
- l’EQ paramétrique.
l’EQ graphique
L’EQ graphique, vous avez des boutons ou des curseurs qui vous permettent de baisser ou monter les fréquences.
sur une table de base, vous montez les High (hautes fréquences, Mid (fréquences médium et Low (fréquences basses). Selon les constructeurs, ces fréquences sont variables. par contre, nous trouvons des équaliseurs graphiques (indépendants) à 15 ou 30 bandes qui vont couvrir l’ensemble du spectre et vont permettre un affinage plus précis, mais ces équaliseurs externes, bien souvent sont utilisés pour modifier l’ensemble du mix.
l’EQ paramétrique
L’EQ paramétrique agit différemment et plus précisément: vous intervenez sur les fréquences hautes, haut médium, bas médium, et basse.
Sur chaque, vous choisissez la fréquence, son niveau de réglage (de +12 db à – 12db), et vous choisissez enfin la largeur d’effet, c’est à dire, les fréquences voisines qui vont être concernées.
L’avantage d’un tel système c’est que vous modifiez plus précisément le spectre en dessinant une courbe, l’inconvénient est que vous n’agissez que sur 4 zones. bien souvent, enfin nous trouvons des équaliseurs hybrides, avec réglage graphique des High et Low, et paramétrique sur le médium.
Réglage de l’EQ pour les principaux instruments
Maintenant, nous allons faire un tour rapide des réglages éventuels pour les guitares, et pour les voix, et nous parlons de hertz (hz) et kilohertz (khz)
Guitare acoustique
Le premier truc à connaitre, c’est que bien souvent, vous allez vous retrouver avec un larsen épouvantable. don’t panic !! Vous faites une coupure franche à 400 hz, et vous supprimez les 3/4 des larsens que vous pouvez rencontrer.
Ensuite, vous pouvez monter (+ 4db) un peu en grave, à 160 hz, baissez légèrement les hauts médiums entre 1,5 kHz et 2 kHz, et monter les aigus légèrement vers 6 ou 8 kHz. Faites gaffe en montant les basse de ne pas trop en faire, quitte à utiliser le coupe-bas ou passe haut qui, lui, agit vers 100 hz
Guitare électrique
Selon le type de guitare, et selon la sortie employée (ampli, multi-effet, les réglages sont aussi différents qu’infini, mais on peut dire qu’en général, vous allez monter les graves de 4 db entre 180 et 250 hz, monter les aigus un poil (2db) vers 4 kHz.
Ensuite vous pourrez agir sur les médium en, d’une manière générale baissant entre 800 hz et 1,2 kHz pour les son cleans, et en montant ces mêmes fréquences pour les sons saturés.
Pour le repiquage d’ampli, j’ai tendance à bien orienter le micro (sm57 ou autre de même type) à 45 degrés vers le milieu de la membrane (pas le milieu du HP) et de laisser droit, sans correction, mis à part un coupe-bas éventuel ou quelques corrections mineures.
La basse
Comme son nom l’indique, c’est un instrument qui n’agit que dans les basez fréquences, donc pas besoin de hautes fréquences que vous pouvez couper à 8 kHz. vous pouvez monter les fréquences à 100 hz, 800 hz et 2 kHz, mais si vos enceintes ne suivent pas et talonnent, restez droit, et utiliser le coupe-haut.
la voix
Votre chanteur est un blond peroxydé qui hurle avec le micro dans la bouche ? alors changer de chanteur. sinon, pour une voix d’homme, coupez à 100 hz, monter un poil à 200 hz, agissez avec modération sur 2 kHz pour donner de la présence dans le mix, et mottez vers 4 ou 6 kHz.
Vous avez une chanteuse: coupez à 120 hz, montez un poil vers 300 ou 400 hz, accentuez à 2,5 kHz, et finissez en augmentant vers 6 kHz. Si vous en faites trop, la voix sera trop présente et manquera de chaleur.